L'|Occident et la nature. 2000 ans de malentendus
Numéros de page :
pp.24-86
Tempêtes, vaches folles, marées noires... Notre rapport à la nature se réduit souvent à une litanie de calamités. En cause ? Un malentendu fondamental : "soyez féconds et prolifiques, remplissez la terre et dominez-la." Si la Bible forge le divorce de l'homme d'avec la création, c'est Descartes qui fait de lui un pur esprit flottant au-dessus d'une nature désacralisée. Exploiter la forêt, asservir, décimer les Indiens, saccager au nom du progrès... Tout devient possible. La révolution industrielle donne à l'humanité les moyens de sa démesure. Une déprédation sans précédent qui révolte pourtant les consciences. Artistes, philosophes, scientifiques s'interrogent dès le XIXe siècle sur les limites de la technique et d'un anthropocentrisme destructeur. Il n'y a pas de fatalité. L'Occident peut encore se réconcilier avec la nature. Sommaire. L'Occident déteste-t-il la nature ? Préhistoire : une nature (presque) sans hommes. L'urbanisation du paysage. Et l'homme fut séparé de la Création. La forêt, «l'or vert» du Moyen Age. 1492, naissance d'un monde globalisé. XVIIe siècle : l'homme, seigneur et maître en son jardin. Révolution industrielle : une humanité qui se construit contre la nature. Ces espèces portées disparues. Ecologie : de la conscience à la science. Parcs nationaux américains : les premières tentatives de conservation. Traités : un siècle de protection de la nature. Interview de Catherine Larrère : "L'écologie politique se méfie de la protection de la nature".