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Solitude du journal

Numéros de page :
pp.13-64
C'est le langage du « journal intime » qui a retenu l'attention de cette "NRF" 2019 auprès d'un musicien (Alexandre Tharaud), et de plusieurs écrivains (Pierre Bergounioux, Christian Bobin, Dominique Noguez, Philippe Petit) que rien ne rassemble et qui ont cependant en commun d'aimer ce lieu à l'abri, inclassable, irréductible dans ses formes, ses énigmes non solubles à la manie de tout connecter. Jadis, on pratiquait le journal intime comme une sorte de prière matinale ou un examen de conscience du soir. "Nulla dies sine linea", disait-on : « pas un jour sans une ligne ». Les post-modernes que nous sommes n'ont pas cette dévotion, comme le rappelle Philippe Petit, en pensant à l'ouvrage fameux du sociologue Richard Sennett, "Les tyrannies de l'intimité", qui fit événement au tournant des années 80. Le collectif était alors dans les choux, et l'espace privé prenait mollement, mais victorieusement, toute la place. Mais les post-modernes ne renoncent pas pour autant à l'ambition de se connaître, de s'améliorer, de prendre des résolutions en les écrivant, manière de les faire vivre à défaut de les pratiquer. Sommaire. "Journal américain", Alexandre Tharaud. Les visites, journal de "La Nuit du coeur", Christian Bobin. Politique de l'intime, Philippe Petit. Notes sur le journal intime, Dominique Noguez. Juillet 2018, Pierre Bergounioux.
Note Générale : Dossier de 5 articles.