Bernard Cazeneuve, président du Club des juristes, ou comment les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle vont transformer les professions du droit
Bulletin : <>Nouvel économiste 1952 - janvier 2019
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pp.11-13
Ses phrases, polies comme des galets, plutôt longues, au service d’une pensée parfaitement articulée, servies par un verbe aussi maîtrisé qu’élaboré, expliquent et veulent convaincre en jouant sur le registre fin et subtil. Avec une voix davantage familière des ambiances feutrées des cabinets ministériels que des préaux d’école. Et une allure des plus british qui fleure son Savile Row. Ce proche de Laurent Fabius, qui fut tout le contraire d’un homme d’appareil avant d’être un élu, est devenu au fil de sa carrière politique un intime de la chose juridique et des arcanes du droit. Il avoue même savourer avec délice les finesses des arrêts de la Cour de cassation. Et quand se mêlent des considérations géopolitiques à ces questions juridiques – comme l’extraterritorialité revendiquée par les juges américains – ou les avancées des technologies comme l’intelligence artificielle dans les nouvelles façons de travailler, ces saveurs n’en sont que renforcées. Bernard Cazeneuve vient d’être porté à la présidence d’un think-tank chic dédié au droit, le très élitiste Club des juristes, qui traite justement toutes ces questions. Il en détaille ici les chantiers comme leurs enjeux.