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Réforme du bac : destruction créatrice ou chaos annoncé ?

Numéros de page :
pp.60-71
L’enseignement français est mal en point : ce lieu commun, pour être éculé, n’en est pas moins fondé. Pour rappel, l’enquête cedre 2015 identifiait 40 % d’élèves en difficulté de lecture-compréhension à la sortie du primaire ; une enquête de la depp 2015 déplorait 20% d’élèves présentant des lacunes de vocabulaire courant à l’entrée en 6e ; l’enquête pisa 2015 dévoilait que 40,5% des élèves de quinze ans ne maîtrisent pas non plus la lecture et que 21,5% d’entre eux sont même en « grande difficulté ». Des faiblesses similaires sont relevées dans les compétences mathématiques et logiques. D’où la débâcle alarmante des jeunes Français dans les études supérieures, avec plus de 60 % d’échec en licence malgré un diplôme de fin d’études secondaires, le baccalauréat, notoirement bradé et décroché chaque année par 88,5% des inscrits. Difficile de nier l’impasse d’un système scolaire massifié, engorgé et inefficace, écartelé entre des ambitions et des impératifs contradictoires et qui crée à longueur d’années des jeunes, certes superficiellement alphabétisés mais souvent véritablement illettrés, c’est-à-dire démunis pour construire leur jugement face à des énoncés complexes ou implicites et destinés à se heurter à leurs limites au moment de leur insertion dans l’enseignement supérieur ou le monde professionnel.