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Heidegger, les "Cahiers noirs" et le nazisme

Numéros de page :
p.157
La parution des premiers volumes des "Cahiers noirs" a relancé une querelle qui ne s’est jamais éteinte depuis 1945, autour du degré d’engagement du philosophe dans le régime nazi. La publication de la traduction française des deux premiers volumes, les plus directement concernés par la querelle en raison de la période qu’ils couvrent, 1931-1939, donne au "Débat" l’occasion d’y revenir. Nous avions en effet par le passé consacré déjà une large place à cette discussion à l’occasion de la parution en français des écrits politiques de l’auteur (no 48, 1988). Mais à côté des textes publiés, les réflexions à usage personnel consignées dans les "Cahiers noirs" apportent une information d’un autre type. Or ces premiers comportent un certain nombre de notations à caractère antisémite qui jettent une lumière troublante sur les convictions intimes du philosophe. Et pas n’importe quel philosophe, puisqu’il s’agit du penseur le plus influent du XXe siècle, sans aucun doute, spécialement en France. Comment interpréter ces réflexions ? Que disent-elles de la connivence, ou non, de la philosophie heideggérienne avec l’idéologie nationale-socialiste ? Luc Ferry, Guillaume Payen, Christian Sommer, Nicolas Weill livrent en connaisseurs leur lecture de ces textes épineux et de l’engagement du philosophe. Sommaire. Heidegger, génial... et nazi. "Corruptio optimi pessima". Martin Heidegger et l’« auto-anéantissement » de « ce qui est juif ». Théologie politique de l’être. L’« erreur » de Heidegger à la lumière des "Cahiers noirs". Le prophète et le poète. Sur le site Cairn : utiliser la navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.