"La vérité sur les "Cahiers noirs"", l'ouvrage de Friedrich-Wilhelm von Hermann et Francesco Alfieri permet de faire une lumière complète, objective et argumentée de la relation du philosophe Martin Heiddegger avec le nazisme. Le traducteur et essayiste Eryck de Rubercy apporte son analyse.

La parution des premiers volumes des "Cahiers noirs" a relancé une querelle qui ne s’est jamais éteinte depuis 1945, autour du degré d’engagement du philosophe dans le régime nazi. La publication de la traduction française des deux premiers volumes, les plus directement concernés par la querelle en raison de la période qu’ils couvrent, 1931-1939, donne au "Débat" l’occasion d’y revenir. Nous avions en effet par le passé consacré déjà une large place à cette discussion à l’occasion de la parution en français des écrits politiques de l’auteur (no 48, 1988).

Cette livraison de "Critique" rompt avec le format accoutumé. En lieu et place de l’ensemble thématique qui ouvre nos numéros, nous proposons à nos lecteurs un texte unique, exceptionnel par son ampleur et sa portée, qu’Alain de Libera consacre à Heidegger sous le titre « L’ Ad-venant du Dernier dieu : Heidegger à la fin de l’envoi ». A cela, plusieurs raisons. La publication intégrale des ouvrages de Heidegger – la gigantesque entreprise de la Gesamtausgabe – touche à sa fin. Le philosophe, on le sait, en a minutieusement orchestré le dernier acte : la divulgation de ses "Cahiers noirs".

La critique de "Cahiers noirs" de Shlomi Elkabetz par Ophir Lévy.