En apparence tout est rentré dans l'ordre. La loi Taubira a été validée, elle s'applique, même si c'est à peu de gens. L'opinion va s'y habituer, les sondages le montreront sans doute bientôt. Rien d'étonnant si l'on estime, comme beaucoup d'historiens et de sociologues, que nous avons vu le dernier combat antimoderniste. Le profil des manifestants en effet était des plus classiques : la vieille France des traditions et les familles des beaux quartiers ont réuni des contingents plus nombreux que prévu, tout en restant dans leurs évidences, leurs courtes certitudes, que Frigide Barjot n'a pas pu ébranler. Le monde catholique s'est ému, mais cela peut n'être qu'un spasme, le choc d'un aveu à quoi il est acculé, la prise de conscience d'être désormais marginal dans les sociétés occidentales, en extériorité.