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Système rénine-angiotensine-aldostérone

Numéros de page :
7 p. / p. 123-129
La percée des secrets de l’hypertension artérielle et du système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) est une des histoires légendaires de la médecine. Les expériences de Tigerstedt sur la rénine, puis le modèle d’hypertension rénale de Loesch et de Gollblatt, constituent un premier chapitre. La course pour élucider le mécanisme de l’angiotensine, l’angiotensinogène et l’enzyme de conversion de l’angiotensine par les équipes de Braun Menéndez et de Page est un deuxième chapitre. Le puzzle de cette élégante cascade biochimique se complète par la description de l’aldostérone isolée par les époux Tait avec Tadeus Rechstein, et, comme corollaire, la description par Conn de l’hyperaldostéronisme primaire. La compréhension physiopathologique du SRAA amène naturellement à la synthèse de l’anti-hypertenseur captopril par Ondetti et Cushman, inaugurant l’ère moderne des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) et des antagonistes des récepteurs AT1 de l’angiotensine 2 (ARAII ou sartans). En mars 2020, une pandémie virale déclenchée par le SARS-CoV-2 embrase la planète. Ce coronavirus utilise comme porte d’entrée cellulaire l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE-2) du SRAA. La voie de signalisation SARS-CoV-2/ACE-2 et ses effets, sur les systèmes cardio-respiratoire et rénal, ouvrent un nouveau chapitre. L’interaction de cet axe SARS-Cov-2/ACE-2 avec les antihypertenseurs, mais aussi les activateurs et homologues de l’ACE-2 font objet d’une étude internationale active, à la recherche de cibles thérapeutiques. Cette recherche, que nous synthétisons dans cet article, est destinée à développer notre connaissance sur le SRAA et, nous l’espérons, à améliorer peut-être la prise en charge des patients avec COVID-19.