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"Kariba". Le barrage des illusions

Bulletin : DBD 144
Auteurs
Numéros de page :
pp.90-93
Dans les années 50, la Fédération de Rhodésie et du Nyassaland - ancienne colonie britannique dont le territoire correspond aujourd'hui à ceux de la Zambie, du Zimbabwe et du Malawi -décide d 'aménager un barrage hydroélectrique sur le fleuve Zambèze. Le chantier de ce barrage-voûte en béton armé est confié à une entreprise italienne. Mais dès les premiers coups de pioche, l'ouvrage fait face à de nombreux problèmes techniques, de même qu'à l'opposition des populations locales. C'est dans ce contexte d 'extrême tension que se déroule l'intrigue de « Kariba ». Découverte grâce à une campagne de financement participatif sur Kickstarter, cette bande dessinée sud-africaine a connu bien des péripéties avant de voir le jour. Imaginé à l'origine comme un fi lm d'animation- dont la bande-annonce est disponible sur Internet-, ce récit signé des frères James et Daniel Clarke est finalement devenu d'abord un splendide album illustré, le projet cinématographique suivant toujours son cours. Très influencé par le graphisme du studio Ghibli, « Kariba » en reprend également de nombreux éléments narratifs, comme la prépondérance de la nature, le rapport entre l'héroïne- Siku - et des forces mystiques ancestrales, les relations familiales complexes, ou encore la présence de pirates, qui rappellent ceux de « Porco Rosso ». Tiraillée entre la volonté de sauvegarder des traditions séculaires et celle d'apporter l'électricité - et donc la modernité - aux populations de cette région d'Afrique australe, Siku va mener son parcours initiatique tambour battant, dans un décor sauvage à couper le souffle. Embarquement immédiat pour un voyage magique sur les rives de l'un des plus grands fleuves d'Afrique