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Jacques Rozier, un été 63

Numéros de page :
pp.90-95
Cinéaste de l'été (inclus en bonne place dans le numéro d'été des "Cahiers du cinéma" l'an dernier), Jacques Rozier était, ce printemps, de retour au Festival de Cannes. La présentation de « Paparazzi » à Cannes Classics sonnait le coup d'envoi d'un projet de restauration de son oeuvre que le cinéaste pilote avec la Cinémathèque française. « Paparazzi », un fascinant court métrage fabriqué en 1963 aux abords du tournage du « Mépris », n'est pas tant un proto-making of, que la fusion de deux contraires : le portrait de star, dressé avec la complicité joueuse de Brigitte Bardot, et la déconstruction, presque situationniste, du star-system. Tout cela dans un grand geste ludique et ensoleillé aux continuelles et stupéfiantes inventions de cadre et de montage. Tourné simultanément, le film jumeau « Le Parti des choses: Bardot et Godard », vient lui aussi d'être restauré, en attendant « Blue Jeans » (1958) et les quatre longs métrages sortis en salle. Mais comme l'oeuvre du cinéaste compte nombre de raretés, on espère que celles-ci deviendront donc désormais plus facilement visibles. Cette présentation était aussi pour le cinéaste nonagénaire l'occasion d'un come-back sur la Croisette, puisque « Adieu Philippine » figurait dans la toute première sélection de la Semaine de la critique en 1962.