Figures du pouvoir
Bulletin : Positif 680 - octobre 2017
Numéros de page :
pp.96-100, 102-112, 114-119
Ce dossier se veut l'écho de l'exposition à la Petite Galerie du Louvre, et d'un cycle de projections, consacré au théâtre antique et à Shakespeare au cinéma (voir notre dossier du no 670), avec lequel nous sommes partenaires. Jean-Marie Straub et Jean-Luc Godard, avec leurs variations autour d'"Antigone" de Sophocle et du "Roi Lear", entrent ainsi une nouvelle fois au musée. Face à la théatralité du pouvoir, thème de l'exposition magnifiquement commenté par Patrick Boucheron dans le catalogue, nous avons privilégié les figures du pouvoir dans le cinéma occidental, à commencer par le monumental "Ivan le Terrible" d'Eisenstein, éclairé par Philippe Fraisse. Le cinéma américain se trouve au centre de notre réflexion dans la mesure où c'est un thème essentiel de son inspiration, comme le souligne Michel Cieutat. Des "biopics" sur les femmes de pouvoir, Catherine de Russie ou Christine de Suède, analysé par Christian Viviani aux réflexions si différentes d'Otto Preminger et d'Oliver Stone, à une génération d'écart, sur l'exercice du pouvoir, Hollywood n'a cessé de s'y intéresser ainsi que le démontrent Jean-Loup Bourget et Pierre Eisenreich. Pascal Binétruy s'attache, lui, au cinéma italien qui, à l'instar de celui d'outre-Atlantique, a voulu sonder l'identité d'un pays relativement jeune, de Rosi à Moretti et Sorrentino. Restait à s'interroger avec Vincent Amiel sur le peu d'intérêt, à quelques exceptions près - "Napoléon" de Gance, "La Marseillaise" de Renoir, "L'Exercice de l'Etat" de Schoeller -, que le cinéma français a pu manifester pour ce sujet. Sommaire. Pourquoi Eisenstein filma "Ivan le Terrible" dans une grotte. Renoncer au pouvoir ou y accéder, où est la vraie grandeur ? Greta Garbo et Marlene Dietrich. La hantise de l'omnipotence de la démocratie comme contre-pouvoir à l'autoritarisme. Preminger, la trilogie du pouvoir. The world is yours, take it !, de l'impérialisme stonien. Mussolini, Andreotti, Berlusconi : la trinité du cinéma italien. Cinéma du pouvoir ou de la séduction ?