Une impression s'empare parfois de Paula : celle d'avoir raté quelque chose, de n'avoir pas eu son dû. "J'ai la nostalgie de trucs que je n'ai pas vécus", dit-elle. En particulier, elle voudrait commencer les études qu'elle n'a jamais faites. Cette nostalgie est certes propre à la trajectoire individuelle de Paula. Mais c'est peut-être aussi celle, historique, d'une génération de "jeunes femmes" qui n'a pas pu se payer le luxe de l'inconséquence et de l'incompétence glorieuses des personnages interprétés par Anna Karina ou Jean Seberg chez Godard. De nos jours, tout semble plus difficile. Heureusement, il y a des jeunes femmes aussi énergiques que Léonor Serraille pour faire céder les portes à grands coups de cinéma.