Dans la famille des béni-oui-oui, je voudrais la fille : la ravie de la crèche, celle qui est gentille jusqu'à la moelle, la nigaude, la bécasse. La seule et l'unique idiote du village, hommasse comme pas deux et qui ne voit pas plus loin que le bout de son gros nez. Bonne pioche ! Le cinéaste Bruno Podalydès a fait le même choix en tirant le portrait de Bécassine, mais il l'extirpe de sa gangue de godiche début de siècle dernier pour nous raconter une autre histoire que celle d'une jeune femme gaffeuse et taillée comme une armoire normande. Son dernier film, hagiographie d'une héroïne d'illustrés made in France, tisse ainsi des parentés inédites entre ses oeuvres précédentes, tout en reposant sur un postulat de cinéma hiératique.