"Synonymes", Nadav Lapid
Bulletin : Cahiers du cinéma 753 - mars 2019
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pp.6-8, 10-16, 18-19
Fallait-il s'attendre à ce que le meilleur film français vu depuis longtemps nous viennent d'un réalisateur israélien ? Si c'est toujours une gageure de filmer dans un autre pays, et qui plus est dans une langue étrangère - il arrive en effet souvent que l'acuité d'un regard se dissolve au profit d'un imaginaire pittoresque -, cette difficulté peut s'avérer d'autant plus grande pour un réalisateur d'un pays comme Israël dont on semble attendre avant tout qu'il témoigne de ce pays, et à charge de préférence. Or voilà, Nadav Lapid y parvient si bien qu'en regardant "Synonymes", ce n'est pas tant le cinéaste que l'on trouve dépaysé, mais soi-même. Sommaire. Salut à la France. La beauté des injustes. Un mousquetaire bégayant.