"Terminal Sud" de Rabah Ameur-Zaïmeche
Bulletin : Cahiers du cinéma 760 - novembre 2019
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pp.26-28, 30-32
Né en Algérie en 1966, Rabah Ameur-Zaïmeche a sans doute ruminé depuis longtemps un film sur la décennie noire de son pays natal, lorsqu'entre 1992 et 2002 s'affrontèrent les militaires et divers groupes islamistes suite à la victoire du Front islamique du salut aux législatives de décembre 1991, victoire confisquée le mois suivant par un coup d'Etat. A'époque de cet interminable bain de sang, où la population était prise en étau entre l'armée et les milices terroristes, un courant de pensée, actif surtout en France, avait fait sienne la formule « Qui tue qui ? » pour questionner le rôle trouble de l'armée, accusée par les tenants de cette thèse d'au moins laisser faire, sinon de commettre elle-même des massacres dont elle accusait ensuite le GIA et autres groupes armés-emblématiquement, l'assassinat des moines de Tibhirine en 1996, dont la version officielle fut contestée par ces « qui tue quistes ». On laissera aux historiens le soin de trancher quant à la véracité de ces théories, mais on garde l'expression, parce que l'incertitude qu'elle désigne est celle que met en scène Rabah Ameur-Zaïmeche dans "Terminal Sud". Sommaire. Le pays la critique du film "Terminal Sud" de Rabah Ameur-Zaïmeche par Jean-Philippe Tessé. Un film de France,entretien avec Rabah Ameur-Zaïmeche.