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""Intérieur", dit aussi "Le Viol"", Patrice Chéreau, Edgar Degas, "Gabrielle", 2005

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pp.61-64
« Tout ça est à moi ! Tout ça est à moi ! » Jean Hervey se jette en hurlant sur Gabrielle, sa femme, dans le petit escalier qui mène aux étages. Il lui arrache le corsage après l'avoir renversée. Elle suffoque, « Arrêtez ! » Tandis qu'elle s'échappe, l'homme à terre, les yeux fermés, la chemise défaite, crispe sa main à l'endroit du sexe. On vient d'assister à un viol, ou à une tentative de viol, ou à un simulacre de « viol conjugal ». Une scène d'une rare violence, ajoutée par Patrice Chéreau et sa scénariste Anne-Louise Trividic à son adaptation de la nouvelle de Joseph Conrad "Le Retour" pour son film "Gabrielle". L'histoire, qui culmine avec cet affrontement sauvage entre deux grands bourgeois élégants de l'année 1910, se déroule dans un hôtel particulier hanté de statues blanches, de housses blanches coiffant fauteuils et canapés, de domestiques silencieuses, revêtues elles aussi de blancheur immaculée. Tant de virginités pour un viol...