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Lars von Trier

Numéros de page :
8 p. / p. 14-21
Le treizième film de Lars von Trier pouvait prétendre à la Palme d'or lors du dernier festival de Cannes. Structuré comme un opéra, avec une ouverture d'une beauté fulgurante, ″Melancholia″ est une oeuvre éminemment personnelle, qui traite avec maestria d'un état d'âme ou plutôt d'esprit propre au cinéaste depuis longtemps, récemment amplifié, et que celui-ci sublime dans son traitement à la fois classique et toujours imprégné de certaines règles du Dogme (la première partie rappelle beaucoup ″Festen″ de Thomas Vinterberg). Les propos - tant déplacés qu'en partie mal interprétés - tenus par von Trier lors de la conférence de presse ont obligé les organisateurs à dorénavant écarter le cinéaste du festival et, par voie de conséquence, son film ne s'est vu remettre qu'un accessit de prestige (Prix d'interprétation pour Kirsten Dunst). L'entretien qui suit s'efforce d'éclairer la belle complexité de l'oeuvre comme celle, plus floue, de son auteur.