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Le Paysage et ses métamorphoses

Numéros de page :
21 p. / p. 90-100, 102-111
Dès les origines, le cinéma s'est emparé du paysage. Les premiers opérateurs Lumière, puis ceux de Pathé et de Gaumont parcouraient le monde à l'affût du pittoresque et du sensationnel. Ces aventuriers ont rapporté dans leurs valises des paysages peu ou pas connus qu'ils ont contribué à vulgariser. Au cours des années 1910, le reportage puis le documentaire ont favorisé l'éclosion d'un exotisme colonial qui s'est imposé dans les fictions de l'entre-deux-guerres. Aujourd'hui vilipendés pour des raisons idéologiques, ces films ont néanmoins eu le mérite d'éloigner les cinéastes du studio en les incitant à tourner en pleine nature. De la reconstitution de paysages en studio, dans les années 1930 et 1940, aux grands films paysagistes des années 1970 ; d'un décor évocateur et stylisé aux tentatives d'immersion dans une nature vierge, le cinéma a expérimenté de multiples formes d'accès au monde sauvage. Pourtant, cet aspect fondamental du décor reste assez peu étudié, en comparaison des études auxquelles il a donné lieu dans la critique littéraire et artistique. Il nous a donc semblé opportun de réparer cet oubli en lui consacrant un dossier.