Suivant le modèle établi par l'un de ses maîtres, François Truffaut, Arnaud Desplechin reprend, dans "Trois Souvenirs de ma jeunesse", le personnage de l'un de ses premiers films pour lui faire vivre de nouvelles aventures, passées et présentes. Paul Dédalus, exfiltré de "Comment je me suis disputé ... (ma vie sexuelle)", n'est ni tout à fait le même ni tout à fait un autre. Enrichi au contact de personnages et de lieux en provenance de "Rois et Reine" ou "Un conte de Noël", l'alter ego du cinéaste offre à ce dernier la matière d'un film à tiroirs mélancolique et enjoué, tragique et solaire. Une réflexion vertigineuse où se mêlent les obsessions qui hantent l'auteur depuis ses débuts : le rapport à l'outre, la solitude et le deuil, le couple et la passion amoureuse, la quête de soi, la construction de l'identité. On l'aura compris : ce film somme touche à l'universel.