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L'Emotion qui vous hante. 140 témoignages

Numéros de page :
115 p. / p. 1, 3, 5-16, 18-20, 22-28, 30-38, 40, 42-46, 48-52, 54, 56-64, 66-74, 76-78, 80-84, 86-88, 90-96, 98-100, 103-108, 111-114, 116-118, 120-125, 127-130, 132-134, 136-138
Pour le 700, nous avions envie d'un feu d'artifice, de convier des cinéastes, des acteurs, des artistes, des écrivains, des techniciens du monde entier, à célébrer avec nous cet anniversaire.Très vite un désir s'est imposé à notre esprit. Que chaque invité raconte une émotion de cinéma, un moment qui le hante, afin que ce no 700 ressemble à un cahier d'émotions intimes, comme une grande tapisserie ou une bande d'images, un film rêvé. C'est aussi une manière pour les "Cahiers" d'aujourd'hui d'affirmer fortement l'idée d'émotion, dont la revue s'est parfois trop méfiée par le passé. Le cinéma ? « In one word, emotion », disait Fuller chez Godard. Ce précepte n'est souvent pas assez pris au sérieux, comme si l'émotion ne connotait que l'enivrement des foules diverties tandis que le critique ou l'universitaire aurait pour devoir de mettre de l'ordre dans les images. Or le cinéma est une machine émotionnelle au dérèglement magique qui a peu à voir avec la rationalité. C'est une expérience qui s'entrelace mystérieusement à nos vies, qui provoque un double opaque ou cristallin, les images de l'écran résonnant avec notre intimité la plus profonde sans qu'on ne puisse rien y faire. Il suffit de faire confiance aux émotions. Les images se gravent en nous à notre insu et le plus beau défi est de savoir le reconnaître et en parler. Car, au jour le jour, nous vivons et nous marchons dans ces images. Nous avons donc demandé à nos invités la description et le récit d'une telle expérience.