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Ne pas faire vivre et laisser mourir

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Numéros de page :
10 p. / p. 93-102
Ce texte revendique l'étrangeté de son statut. Il est une tentative de réflexion philosophique, mais il naît aussi d'une indignation tenace qui n'a pas grand-chose à voir avec les qualifications professionnelles. L'indignation accompagne aujourd'hui, et depuis trop longtemps, la litanie des horreurs égrenées par nos journaux télévisés à l'heure du dîner, quand il s'agit de faire le point sur la situation des réfugiés aux portes de l'Europe ou, quelquefois aussi, en son intérieur - il y a peu, aux frontières de la Macédoine ou de la Hongrie ou dans la neige de l'hiver serbe ; aujourd'hui, dans tous les campements de fortune où des humains s'entassent dans la précarité extrême et le désespoir, au milieu de ces paysages qui nous étaient familiers et que barrent désormais des murs, des barbelés ou des grillages, aux portes de Paris comme à Lesbos, à Lampedusa comme à Vintimille.