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Podemos, l'indignation au pouvoir ?

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3 p. / p. 120-122
C'est l'histoire d'une douzaine de jeunes militants, pour la plupart universitaires et issus de la gauche anticapitaliste, qui se retrouvent dans une petite salle madrilène un soir de janvier 2014, dépités d'avoir été marginalisés au sein de leurs partis d'origine (IU, le parti communiste espagnol, et Izquierda anticapitalista). A quatre mois des élections européennes, inconnus du grand public et sans fait d'armes significatif, ils décident de prendre la bannière d'un mouvement auquel ils n'ont jamais participé (le 15-M, qui a réuni en 2011 plusieurs millions d'indignés espagnols) mais qui a toujours refusé de se structurer politiquement pour éviter toute récupération, et dont la popularité reste immense. D'opportunisme en travail acharné, en passant par un talent médiatique certain et une ambition sans bornes, les voilà devenus en mai 2014 la principale révélation du scrutin. 8 % des voix et cinq élus envoyés au Parlement européen, et la promesse d'une aventure qui ne fait que commencer. Moins d'un an plus tard, les sondages les placent en tête des intentions de vote pour les élections nationales de 2015. Comment expliquer un phénomène qui a sidéré les élites politiques espagnoles et suscité un important espoir sur l'ensemble du continent, promettant un renouveau de la gauche et le retour des peuples sur la scène politique ?