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Il ne suffit pas de planter des arbres pour prendre l'avion

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pp.62-65
La compensation carbone est l'un des leviers les plus activés par les entreprises dans le cadre de leur politique environnementale. En 2020, à l'échelle mondiale, 188 millions de tonnes de CO2 ont ainsi été concernées par un mécanisme de compensation carbone volontaire - dont 11 millions en France -, et ce total devrait plus que doubler pour 2021. Les crédits carbone créés se répercutent ensuite dans deux secteurs principaux, la foresterie et les énergies renouvelables. Mais ce système, qui ne cesse de prendre de l'importance et rassure les consommateurs, cache une réalité bien moins rose. En plus de concerner une proportion encore très marginale du total des émissions humaines (52,4 milliards de tonnes d'équivalent CO2 en 2019), il se base sur un référentiel faux, à savoir que le CO2 reste dans l'atmosphère pour un siècle. Or, il y reste davantage, et plus il y a de CO2 dans l'atmosphère, plus ce total augmente. De plus, 90 % des projets forestiers découlant de la compensation ne consistent pas à planter des arbres mais à empêcher que des arbres en danger soient rasés. Le mécanisme de compensation doit donc être revu et ne doit surtout pas devenir une priorité, celle-ci devant s'orienter vers la baisse des émissions tout court. Détails. Pas de chiffres.