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Apalutamide, Erleada

Numéros de page :
7 p. / p. 609-615
La privation androgénique, chimique au moyen d’agonistes ou d’antagonistes de la LHRH, ou chirurgicale par orchidectomie, est un élément essentiel du traitement du cancer de la prostate avancé. Chez les patients métastatiques, son efficacité est cependant transitoire et une progression survient invariablement. Depuis 2015, une amélioration de la survie des patients métastatiques devant débuter une privation androgénique a été démontrée par l’instauration précoce soit d’une chimiothérapie par docétaxel, soit d’une hormonothérapie de nouvelle génération telle que l’abiratérone, l’enzalutamide, l’apalutamide, voire un traitement combinant docétaxel et darolutamide. Lorsque les patients progressent en dépit de la privation androgénique, on les dit résistants à la castration, le plus souvent en présence de métastases mais parfois en l’absence de lésion secondaire identifiable. Dans le cas des patients non métastatiques résistant à la castration à risque élevé d’évolution défavorable en raison d’un temps de doublement du PSA ? 10 mois, on a également démontré que l’ajout d’un anti-androgène de nouvelle génération améliorait la survie globale des patients. L’apalutamide, ou Erleada®, est un inhibiteur sélectif du récepteur aux androgènes, sans activité agoniste, administré par voie orale. Son instauration, en même temps que la privation androgénique, permet de réduire de 35 % la mortalité des patients métastatiques d’emblée ou secondairement après un traitement initial à visée curative. De même, l’apalutamide permet d’augmenter de 14 mois la survie des patients non métastatiques résistant à la castration à risque élevé d’évolution défavorable. Ces améliorations de la survie globale ont été obtenues sans détérioration de la qualité de vie. L’Erleada® est globalement bien toléré, et facile à administrer, s’agissant d’une prise orale unique quotidienne. La fatigue, la toxicité cutanée souvent modérée, l’hypertension artérielle et les bouffées de chaleur sont les effets secondaires les plus fréquents. Il convient également d’être attentif aux interactions médicamenteuses potentielles.