Aller au contenu principal

La Littérature de résilience

Numéros de page :
pp.42-50
C'est un terme dans l'air du temps, popularisé et vulgarisé entre autres par Boris Cyrulnik. Le concept de résilience revient volontiers dans les conversations, et ce dans tous les domaines, si l'on en voit les multiples définitions propres à chaque secteur (économie, physique, philosophie, psychologie, société, etc.). Avec néanmoins une constante : cette notion tourne toujours autour de la capacité de résistance face à une pression, un drame, un traumatisme et, en conséquence, la propension à la reconstruction, à la redéfinition de l'être. La littérature s'est ainsi naturellement emparée de manière explicite (et très large dans son abord) de la résilience ces dernières années - mais, au fond, n'a-t-elle pas sans cesse traité ce sujet, tant du côté des affres de l'écrivain que des projections des lecteurs ? Ainsi, aujourd'hui, n'y aurait-il pas une véritable littérature de résilience, que l'on peut trouver aussi bien dans les romans que dans les récits, les documents, les bandes dessinées ou les essais (songez au succès, par exemple, du Lambeau de Philippe Lançon)? Un sous-genre littéraire à part entière, avec ses codes, à rapprocher de manière extensive du développement personnel, des textes de consolation ou des fameux livres qui « font du bien »? Pour tenter de répondre à ces questions, une exploration de ce qu'est véritablement la résilience et de ses répercussions éditoriales s'imposait. Sommaire. Origine et définition : que signifie vraiment la « résilience » ? En bibliothérapie, des livres sur ordonnance. Dans le fond et la forme, les codes plébiscitaires. Chez les libraires, des lecteurs en quête de repères. Maud Ankoua : « J'ai voulu mettre mon expérience au service des autres ».