Un Bric-à-brac mélancolique
Bulletin : Critique 847 - décembre 2017
01 décembre 2017
Auteurs
Numéros de page :
pp.1040-1047
A La Chaux-de-Fonds s’est tenue jusqu’en avril 2017 une surprenante exposition : en son Musée des beaux-arts, la ville natale de Léopold Robert, Blaise Cendrars et Le Corbusier a présenté non pas ses collections d’art contemporain, ni les oeuvres de «style sapin» qui lui ont valu quelque réputation, mais une impressionnante série d’objets appelés à témoigner de la «civilisation soviétique», un quart de siècle après l’éclatement de l’URSS. De ces témoins reste aujourd’hui un témoignage imprimé, sous la forme d’un volumineux catalogue – quatre cent quarante pages de grand format, plus de deux kilos à tenir entre les mains - que l’on feuillette avant de le lire. On le parcourt à sauts et à gambades, en laissant le regard errer entre les centaines d’images qu’il rassemble : photographies officielles et privées, affiches de propagande, fantômes d’objets de toute sorte qui ont accompagné la vie d’une population de deux cent cinquante millions d’habitants au cours des années 1953-1985. Autrement dit, de la mort de Staline à l’arrivée de Gorbatchev.