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A l'occasion de la sortie de "Jusqu'à la garde", entretien avec Xavier Legrand

01 février 2018
Auteurs
Numéros de page :
pp.128-133
Nous avons adoré il y a quatre ans le court métrage qui devait remporter un César, avant d'être nominé aux Oscars, "Avant que de tout perdre". L'histoire d'une femme et de ses deux enfants, pressés de quitter le domicile familial pour aller se réfugier en lieu sûr, à la barbe du maître des lieux. Une opération commando menée tambour battant, distillant un suspense digne d'Hitchcock sans jamais nous faire perdre de vue l'humanité des personnages. "Jusqu'à la garde" est clairement la suite de ce coup de maître. Les génériques laissent apparaître que c'est non seulement le même réalisateur qui est aux manettes, mais aussi le même producteur, Alexandre Gavras, et les mêmes comédiens principaux... Et la réussite est de nouveau au rendez-vous. La tension n'est pas la même puisque l'action se déroule cette fois-ci sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines, mais elle reste vive. Nos nerfs sont d'ailleurs mis à rude épreuve sans que jamais le film ne donne dans la facilité et ne perde de vue la nécessité de donner à voir la fragilité de ses personnages, même quand ils pètent les plombs. Après le César du Meilleur court métrage pour "Avant que de tout perdre", il ne serait pas absurde que Xavier Legrand empoche dans un an celui du Meilleur premier film de l'année 2018. Ce ne serait que justice...