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Se reconstruire après l'épreuve

01 novembre 2018
Numéros de page :
pp.51-64, 66-69
Au fond du trou. On y a tous été, un jour ou l'autre, ou on sera invité à y faire un séjour. Il y a fait sombre, froid et humide, il n'y a pas d'issue. Cela a lieu après une rupture amoureuse, un deuil, un accident, une perte d'emploi. Le corps est lourd, la pensée engluée. Le courage manque. Parfois, c'est encore pire. Un viol, un attentat, et c'est le traumatisme qui fissure l'être tout entier. Une question point alors : va-t-on se relever? Cela dépend de plusieurs choses. De votre constitution génétique, d'abord. De l'amour reçu de vos parents, une réserve d'énergie latente qui, en se réveillant, sécrétera des molécules qui reconfigurent le cerveau, des facteurs neurotrophiques qui sont la clé de la plasticité mentale. Mais, nous explique Boris Cyrulnik à la lumière des dernières études menées sur les victimes d'attentats, à condition que la parole vienne soutenir cette reconstruction. C'est elle qui aide à sortir de la sidération, cet état de stupeur qui éteint les structures émotionnelles du cerveau. Parole, mais aussi recherche de sens, pour que la dureté de l'épreuve ne reste pas stérile et arbitraire. Ces clés de résilience, mieux comprises et identifiées aujourd'hui, requalifiant l'espoir à un moment où nous en avons besoin. Sommaire. Renaître après l'épreuve. Créer les conditions de la résilience. Quand l'esprit répare le corps.