Le Théâtre espagnol du siècle d'or
Bulletin : Europe 1002 - octobre 2012
01 octobre 2012
Numéros de page :
176 p. / p. 3-178
De la fin du XVIe siècle à la mort de Caldéron en 1681, le théâtre espagnol a connu un véritable Age d'or. L'invention de ce théâtre nouveau fut un événement fondamental dans la culture occidentale. Comment a pu s'opérer une telle rupture ou, pour mieux dire, un tel saut qualitatif ? En fait, il n'a pas suffi que, dans le ciel des lettres hispaniques, apparaisse Lope de Vega (1562-1635). Il a fallu que ce ″prodige de la nature″, comme l'appelle Cervantes, sache répondre à une attente encore diffuse, en orientant et en transfigurant une demande collective qui se manifestait alors, non seulement dans la péninsule, mais aussi dans l'Europe entière. C'est dans un contexte historique culturel et social parfaitement éclairé en ouverture du présent numéro d'″Europe″ que prend essor un théâtre qui ne dépend ni de l'Eglise ni de la monarchie, ni d'un mécénat aristocratique, ni d'une bourgeoisie enrichie, mais d'une réalité nouvelle : le public ″de masse″ qui se rend jour après jour dans les théâtres commerciaux ou corrales de comedias