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Nelly Sachs

01 août 2015
Numéros de page :
118 p. / p. 158-275
Née en 1891 dans une famille juive qui s'était assimilée à la bourgeoisie allemande et ne fréquentait guère la synagogue, Nelly Sachs, prix Nobel de littérature en 1966, fut longtemps sans presque rien savoir du judaïsme. C'est de culture allemande qu'elle a été nourrie. Comme pour beaucoup de Juifs, le nazisme fut pour elle le révélateur d'une appartenance et d'une tradition que, sans les avoir consciemment rejetées, elle avait éloignées de ses préoccupations. Les persécutions, les souffrances et l'humiliation tout autour d'elle la ramenèrent à l'histoire du peuple juif et à ses livres fondateurs. En 1940, elle trouva refuge à Stockholm où elle vécut jusqu'à sa mort en 1970. Amie de Paul Celan avec lequel elle échangea une importante correspondance, Nelly Sachs est l'auteur d'une oeuvre qui se détache parmi les plus grandes de la poésie du XXe siècle. Dans un élan visionnaire, elle vivifie le passé immémorial pour y inscrire le présent qu'elle est en train de vivre. C'est de tout son être qu'elle réagit. Un être avec lequel les mots allemands font corps, et pas d'autres. Qu'ils lui soient refusés par les racistes nazis, l'incite à les vouloir transparents comme le cristal, lavés de toute souillure, et à manifester que cette volonté nécessite un combat. Aux yeux de Nelly Sachs, écrire est un acte de transformation du monde qui prend place dans l'éternelle métamorphose en mouvement.
Note Générale : Dossier de 19 articles.