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Armée et politique en Turquie, 1908-1980

01 octobre 2014
Numéros de page :
12 p. / p. 87-98
Portant sur la période allant de la « révolution jeune turque » au coup d'Etat de 1980, cet article émet l'hypothèse que, bien que disposant d'importants moyens de contrainte et d'action lui conférant un statut suprasocial, l'armée manque souvent de cohésion interne. Ses interventions, directes ou indirectes, sont autant de réponses aux crises, qu'elle peut porter à leur paroxysme, mais qu'elle ne maîtrise pas toujours. S'il n'y a pas de doute qu'elle dispose d'un « esprit de corps », d'une idéologie, nationaliste ou kémaliste, ainsi que d'une unité organique ad minima, elle ne peut pour autant se légitimer par une posture suprasociale exclusive et doit par conséquent interagir avec d'autres acteurs issus de l'Etat ou de la société. Son ingénierie de pouvoir est élaborée en fonction des intérêts et attentes des officiers qui la dirigent, des contraintes et des opportunités qui se présentent à eux et des appréhensions subjectives qu'ils ont d'un problème politique donné.