Retour sur la situation politique et sociale tendue au Cambodge. Depuis 2013, le pays est soulevé par une vague d'opposition au premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis 1985. Alors que le pays enregistre une croissance annuelle de 7 à 8%, que la pauvreté a reculé, que les secteurs de la confection, du tourisme et de l'agro-industrie sont florissants, les richesses ne sont pas redistribuées ce qui provoque l'indignation et de violentes répressions. Alors que l'industrie textile représente 5,53 milliards de dollars de recette et les 4/5e des exportations (avec une hausse de 20% pour les textiles et chaussures de sport), les conditions de travail et les salaires restent misérables. Quant aux deux autres secteurs économiques porteurs, l'agro-industrie et le tourisme, ils entraînent dégâts écologiques et expropriations sommaires dans un déni de justice total. Les dépossessions frappent surtout les communautés rurales mais surviennent également en ville. Les richesses naturelles du pays sont livrées aux investissements étrangers, chinois essentiellement.