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L'Allemagne, puissance sans désir

01 mai 2015
Numéros de page :
5 p. / p. 17-21
« La France serait contente que quelqu'un force le Parlement (à adopter des réformes), mais c'est difficile, c'est la démocratie. » Prononcées le 16 avril dernier par le ministre des finances allemand, M. Wolfgang Schäuble, ces paroles n'illustrent pas seulement le dédain des dirigeants européens pour la souveraineté populaire. Elles soulignent surtout la position de force inédite acquise en Europe par l'Allemagne, qui impose à ses voisins une culture économique centrée sur l'équilibre budgétaire. Mais ce culte conservateur voué au zéro - zéro déficit, zéro dette, zéro tolérance vis-à-vis d'Athènes - masque des fractures profondes à l'intérieur du pays : à propos de la monnaie unique et de l'immigration, de l'industrie militaire ou encore du rapport des femmes au travail. D'autres dissensions, enfin, lézardent la zone euro. Pour combien de temps ? Sommaire : Une hégémonie fortuite. A droite, du nouveau. L'Islam comme épouvantail. "Bild" contre les cyclo-nudiste. Ce qu'ont perdu les femmes de l'Est. Embarras autour des ventes d'armes.