Nombreux sont ceux, outre-Rhin, qui regrettent le mark de naguère. Ils s'interrogent sur l'utilité de venir en aide à la Grèce et réclament de pouvoir exclure les mauvais élèves de la zone euro.

A Berlin, sa coalition tangue de plus en plus. Au-delà des frontières, les relations se tendent avec ses partenaires européens, Paris en tête. Désormais, le doute s'installe : et si la chancelière avait perdu la main ?

C'est de son camp que pourrait venir le danger : afin de se maintenir à son poste, la chancelière doit rallier sa majorité sur l'aide à apporter à Athènes. Pas gagné...

Sous la pression des marchés, l'Allemagne assume le leadership du Vieux Continent, malgré elle. Et entend fixer le cadre de la gouvernance économique de l'eurozone. Cela suffira-t-il ?

Le point, en décembre 2011, sur la germanisation de l'Europe, dans le contexte de la crise économique et budgétaire au sein de l'Union européenne. Première puissance économique et financière du continent, l'Allemagne semble désormais être le seul pays capable de ramener la paix. Une domination et une puissance qui toutefois effraient ses voisins affaiblis. Parmi ses propositions : contrôler davantage les recettes, si l'on mutualise les dettes.

Allemagne. A la veille des élections, le ministre des Finances de Merkel dynamite les idées reçues sur son pays.

A plusieurs reprises ces deux dernières années, l'Allemagne a été tentée par l'abstention. On a alors dénoncé une Allemagne isolationniste, tiède ou passive, alors qu'il y a peu, elle paraissait trop puissante. Le paradoxe de l'Allemagne est qu'elle paraît toujours trop puissante et trop faible pour diriger l'Europe.

Les hésitations de la chancelière agacent l'Allemagne et inquiètent l'Europe.

Les compromis franco-allemands destinés à préserver leuro afin déviter une fracture européenne placent le couple franco-allemand à la charnière de lUnion européenne. Les représentations nationales allemandes et françaises différenciées à propos de léconomie sociale de marché, mais aussi du positionnement dans la mondialisation, structurent pourtant les stratégies respectives et les compromis négociés pour gérer la crise de leuro qui se prolonge depuis 2010.

La crise des dettes souveraines et la défense de la zone euro, soumise aux turbulences des spéculations, ont été l'occasion de nombreuses interrogations sur l'attitude de l'Allemagne. Celle-ci est-elle touchée par la vague eurosceptique qui balaie l'Europe ? Explorer l'incompréhension de l'attitude allemande, c'est accepter de comprendre le regard porté par ce pays sur ses voisins et singulièrement sur son principal partenaire, la France. Pour ne pas s'en tenir à la politisation des malentendus nationaux, ce dossier procède en deux temps.

Les Allemands ne veulent plus payer, ni pour le retraitement des déchets nucléaires ni pour la politique agricole commune. Et les chances de faire plier le chancelier Schröder sur le financement de l'europe sont minces...

L'enterrement du projet de Constitution a réveillé le rêve d'un "noyau dur" qui arrachera le continent au bourbier où s'est enlisé la grande machine de l'Europe à vingt-cinq.