Pour la gauche, la lutte ne s'achève pas après la victoire dans les urnes. La prise de fonctions inaugure de nouvelles batailles, d'autant plus âpres que son projet est ambitieux. Car les forces conservatrices ne désarment pas, usant de leur pouvoir pour résister, conspirer et corrompre. Les progressistes latino-américains ne l'ignoraient pas lorsqu'ils ont lancé l'assaut contre les citadelles d'Etats néolibéraux au cours des années 2000. Après une vague de succès retentissants, les voici confrontés à de douloureux revers dont ils sont en partie responsables. Ces déboires risquent-ils d'anéantir les conquêtes sociales dans des pays qui ont profondément changé ou d'anesthésier les consciences éveillées à la politique ? Sans doute pas. Mais la gauche peut-elle préparer de prochaines victoires sans tenter de comprendre les difficultés qui l'accablent aujourd'hui ?