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Féminités schizoïdes et espaces interstitiels

01 janvier 2014
Numéros de page :
19 p. / p. 196-214
Dans "Cinema's Missing Children", Wilson (2003) étudie des films qui portent sur la façon dont les adultes font face aux expériences et aux fantasmes de perte tels qu'ils s'expriment à travers l'image de l'enfant innocent. Ses analyses pointues révèlent quelque chose de surprenant : "L'enfant disparu, dans ce cinéma contemporain, est plus exactement un point de fuite, une absence autour de laquelle s'élabore le récit"... "Tomboy" de Céline Sciamma (2011) et "Peter Pan" de P. J. Hogan (2003), contrairement aux films considérés par Wilson, suivent la trajectoire de l'enfant qui disparaît. Ils délaissent les récits d'adultes sur l'innocence et la perte pour attirer notre attention sur la manière dont les discours sur l'innocence ouvrent et ferment à la fois tout un éventail de possibilités pour les sujets. En l'occurrence, l'absence autour de laquelle l'intrigue s'élabore dans les films est le gouffre qui se creuse - lorsque l'enfant est hors des structures sociofamiliales qui risqueraient sinon de le combler - entre la « fille » et sa féminité.