Aller au contenu principal

Une Insoutenable insignifiance

01 mai 2014
Numéros de page :
2 p. / p. 3-4
Sur la petite terrasse de son pigeonnier au trentième et dernier étage d'une tour qui lui permettait, par vent d'est, en se penchant un peu, de franchir du regard la barrière bretonne et de guetter les aiguilles du Hradschin, Milan Kundera ne se résignait pas à jeter toutes les bouteilles de Byrrh qu'il avait vidées, en couple solitaire, avec Vera, sa belle Pepiku. Il barbouillait sur chacune d'elles des visages grotesques, clowns, monstres ou gnomes, et ces figures drolatiques, par le génie de l'artiste, se transformaient en autant d'atlantes et de cariatides soutenant les planches de bois où reposaient livres et partitions : telle était la bibliothèque de Kundera dans les quatre murs de son exil.