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Stendhal et Balzac pour la vie

01 septembre 2023
Auteurs
Numéros de page :
pp.120-123
On décrit souvent Stendhal comme plus oublieux des déterminants sociaux, plus distraitement aristocratique, plus « moi » que Balzac, régal des marxistes, chouchou des hégéliens, fond de sauce littéraire des politiques. Certes, Balzac parle en mal du progrès, mais il est en cela le cousin de droite de Hugo et de Zola, qui en parlent amoureusement. L'important, c'est d'en parler, de voir éclore dans son oeuvre le beau et grand progrès, idée neuve du XIXe née d'une idée neuve du XVIIIe: le bonheur. Avec ce Beyle, si ouvertement paradoxal, si souverainement ironique, si cru et séraphique à la fois, si peu républicain (rappel des marqueurs: vertueux, pudique voire coincé, travailleur, cohérent, avec des valeurs), on aurait un objet artistique isolé, un cas limite du point de vue de la légitimité littéraire, où la personne désirante évolue dans un monde étrange et hosile à son désir, alors qu'il n'y a que lui qui compte.