Les jardins botaniques coloniaux, qui apparaissent à la fin du XVIIIe siècle et se multiplient au siècle suivant, sont indissociables de l'établissement des dominations européennes à cette époque. Destinés à la reproduction des plantes utiles, ils permettent de mettre en oeuvre le rêve impérial de maîtrise de la nature. Lieux d'activité scientifique, ils voient passer nombre de savants, dont le rôle est de faire progresser la connaissance botanique et de choisir les espèces les plus adaptées aux plantations en plein champ dans la colonie. Y travaillent aussi des collecteurs locaux, des dessinateurs, des jardiniers ou des ouvriers, auxquels les historiens tentent aujourd'hui de redonner leur place dans la fabrique du savoir.