Il y a toujours eu un écart entre les paradigmes des classifications et les données issues de la clinique. Les tenants des deux grands paradigmes de la psychiatrie (la maladie mentale, la structure) ont entretenu des débats avec la clinique phénoménologique et psychanalytique. De névrose, l’hystérie est chez Jacques Lacan devenue discours. Les grands tableaux de la psychose ne saturent plus l’observation clinique conviée à repérer des signes discrets mais tenaces de psychose chez des sujets adaptés aux contraintes quotidiennes. La notion d’organisation indique un diagnostic de personnalité, non nécessairement une maladie. Et la notion de structure, parce qu’elle ouvre sur une anthropologie des rapports du sujet aux registres du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique, ne saurait se dissoudre dans une modélisation des états pathologiques. Avec les DSM, le diagnostic est supposé reposer sur des bases athéoriques, ce qui réduit considérablement la gamme de l’observation clinique, et la notion de folie est alors évacuée au profit des « troubles » ou des « spectres ». La bataille des diagnostics est-elle perdue et le DSM est-il devenu le maître du jeu ? D’anciennes entités ont été morcelées ou ont disparu, comme l’hystérie, la paranoïa ou la psychose de l’enfant. Dans le même temps, si l’abord psychodynamique résiste, il apparaît plus comme l’axe privilégié du traitement. Comment les cliniciens se situent-ils dans ce moment historique ? Quelles positions prennent-ils dans leur pratique ? Quels repères adoptent-ils ? Sommaire. Le diagnostic en psychiatrie peut-il être éthique ? La psychopathologie de l’enfant et les questions actuelles. Diagnostic, thérapeutique active et psychothérapie institutionnelle. De l’actuelle notion de diagnostic. Une psychiatrie sans diagnostic ? Le surdiagnostic au risque de la négation du symptôme. Bibliographie. Sur le site Cairn : utiliser la navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.