Quand proposer une gonadectomie chez les patientes présentant une insensibilité complète aux androgènes ?
Bulletin : RMLG. Revue médicale de Liège décembre 2022
01 décembre 2022
Numéros de page :
5 p. / p. 728-732
L’insensibilité aux androgènes est l’étiologie principale des troubles du développement sexuel chez des patientes 46 XY. Elle est due à des mutations du gène AR qui code pour le récepteur des androgènes. Le mode de transmission est lié à l’X et les mutations sont le plus souvent héritées. Il en résulte une absence d’action des androgènes sur leurs récepteurs entraînant la présence d’organes génitaux externes féminins chez des patientes 46 XY, de testicules normalement développés en position abdominale ou inguinale et en l’absence d’organes génitaux internes féminins due à la sécrétion d’hormone anti-müllérienne par les gonades masculines. La gonadectomie était auparavant effectuée en période pré-pubertaire en raison du risque suspecté de développement de néoplasie maligne. Des données récentes suggèrent la possibilité de postposer cette intervention après le développement pubertaire. Le risque de transformation maligne pré-pubertaire des gonades est faible, et différer la gonadectomie permet un développement pubertaire naturel grâce à l’aromatisation périphérique de la testostérone en œstradiol. Ce délai permet d’impliquer activement la patiente dans la prise en charge de sa pathologie. Après la gonadectomie, un traitement hormonal substitutif par œstrogènes est indiqué pour prévenir les complications dues à l’hypogonadisme telles que l’ostéoporose, les maladies cardio-vasculaires et la réduction de l’espérance de vie.
Note Générale : Bibliogr. p. 731-732