Le nom de Paul Magnette avait surgi en octobre 2016 dans le débat public français. Le ministre-président socialiste de la région Wallonie avait alors bloqué la ratification du traité de libre échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA), utilisant les institutions fédérales de la Belgique pour obtenir des avancées supplémentaires là où les gouvernements, en particulier celui de François Hollande, avaient renoncé. Désormais maire de la ville de Charleroi et président du parti socialiste de Belgique, Paul Magnette publie un essai intitulé "La Vie Large", qui se veut un manifeste écosocialiste. Une relecture des sources de la pensée socialiste que l’on peut interpréter comme une sorte de guide pratique d’un aggiornamento de la social-démocratie autour de l’enjeu environnemental. Aux yeux de Paul Magnette, l’écosocialisme, qui se différencie de l’écologie politique par la centralité de la dénonciation du mode de production capitaliste comme responsable de la situation à la fois des catégories populaires et de la nature, serait une façon de renouer avec les ouvriers et les employés qui se détournent d’une gauche d’accompagnement du néolibéralisme.