Dans le paysage contemporain des « nouveaux réalismes », la figure de Jocelyn Benoist sort du lot. Ceux qui l’ont connu au début des années 1990, dans les parages des Archives Husserl qu’il dirigera par la suite, se souviennent d’un jeune philosophe qui, selon l’expression consacrée, s’est rapidement imposé comme l’un des plus brillants, mais aussi des plus continûment productifs, de sa génération, doublé d’un conférencier et d’un enseignant remarquable, comme peuvent en témoigner ses étudiants de la Sorbonne. A cinquante ans à peine, il a écrit quinze livres en son nom propre et dirigé dix-huit publications collectives. Le registre dans lequel il excelle est l’histoire de la philosophie, mais ses commentaires de référence sur Kant ou Husserl sont loin d’épuiser sa bibliographie. A l’aube des années 2000, il a entrepris une recherche de grande ampleur visant rien de moins qu’à remettre en chantier les principaux concepts de la philosophie des XXe et XXIe siècles, au carrefour des différentes traditions qui continuent de diviser la discipline. Avec fermeté, il a élaboré une oeuvre personnelle dont l’importance dépasse le champ de l’histoire des doctrines ; chacun de ses livres enchaîne sur les précédents et les complète, édifiant un socle philosophique cohérent. Sa trajectoire l’a ainsi mené de la phénoménologie à une pensée qui lui est propre, celle d’un véritable auteur. Sommaire. Présentation. Bibliographie de Jocelyn Benoist. Concepts et objets dans les « nouveaux réalismes ». Une chose parmi les choses. Cacophonie en moi. Le fil rouge : politique du réalisme. « Qu’est-ce que rendre justice aux choses ? », entretien avec Jocelyn Benoist. Prophétisme et génie de l’art : Moïse contre Hitler. Toute-puissance ou puissance absolue ? Variations sur la puissance divine au Moyen Age. Faire le vide : néant et violence dans le geste pur. Utiliser la navigation article par article pour consulter l'intégralité du dossier.