Voilà déjà la troisième fois que nous rencontrons le tandem Benoît Delépine-Gustave Kervern, après "Louise-Michel" (no 576, février 2009) et "Le Grand Soir" (no 616, juin 2012). Entre-temps, tous leurs films nous ont intéressés, mais il nous a semblé qu'avec "Effacer l'historique", Ours d'argent de la 70e Berlinale en février 2020, ils avaient encore franchi un cap. Avec sans doute plus de rigueur dans la construction du récit pour mieux laisser s'épanouir à l'écran une fantaisie qui s'accorde à la radicalité de leurs partis pris formels, notamment dans l'utilisation systématique du plan-séquence et la direction d'acteur. Des choix et une méthode de travail sur lesquels ils se sont confiés lors d'un entretien stimulant qui semblait illustrer parfaitement leur manière de fonctionner sur un plateau. Toujours en phase, l'un venant compléter ce qu'avançait l'autre. Sommaire. Toute la mémoire du monde. Entretien avec Benoît Delépine et Gustave Kervern : "Stimuler notre imagination".