Michel Leiris, le goût du balcon
01 avril 2021
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pp.269-279
Michel Leiris est si loin d'être un écrivain réaliste qu'il peut sembler une gageure de rechercher des références à l'architecture dans son oeuvre. Parisien qui se sent très citadin et piéton de la ville, lui qui écrit le dimanche et le soir dans sa chambre à coucher s'étonne souvent de constater à quel point le monde extérieur agit peu sur son écriture : « Sur mon travail, les choses du dehors influent bien peu ». Pourtant, le premier volume de la "Règle du jeu, Biffures" qui, dans ses premiers chapitres, est une exploration des souvenirs et du monde de l'enfance dans leur rapport avec le langage, emprunte les chemins de toute une topographie de l'espace parisien, et c'est par ce qui est presque un détail, plutôt ornemental, de l'architecture haussmannienne, le balcon, que Agnès Verlet va tenter d'observer ce qu'Antoine Leygonie appelle « l'entre-deux crépusculaire ».