Ouvertures de films : un rôle de premier plan
Bulletin : Positif 733
01 mars 2022
Numéros de page :
pp.93-96, 98-106, 108-116
Alors qu'il sent son dernier souffle approcher, un homme prononce un ul mot énigmatique:« Rosebud. »Coincé dans les embouteillages, un autre p à s'extirper de sa voiture et s'envole dans les airs ... L'histoire du cinéma regorge séquences inaugurales mythiques, qui, dès la première seconde, ont frappé l' des spectateurs. À Citizen Kane et 8 1/2, nous pourrions ajouter 2001 : de l'espace, Persona, Le Mépris, La Soif du mal, La Prisonnière du désert, Hall, Halloween ... Des films dont l'ouverture a été si souvent décortiquée qu'au moment de composer ce dossier, nous n'avons voulu imposer à personne de les inclure dans sa réflexion. Nos lecteurs ne s'étonneront guère que certains aient fini par s'imposer d'eux-mêmes ; gageons qu'ils apprécieront l'approch.e ludique et transversale que nous avons souhaité leur offrir. Il y a tant de façons d'ouvrir un film qu'un seul dossier de Positif ne sal!.lrrait épuiser À un parcours métaphorique autour de la voiture (motiffréql!.Jent d'entrée , à une sélection subjective d'oeuvres débutant par une adresse au spectateur ou par un morceau musical, à la comparaison entre les ouvertures de deux versions d'un chef-d'oeuvre (La Captive aux yeux clairs) ou à l'analyse de figures récurrentes chez un metteur en scène obsessiofilnel (Peckinpah) succèdent dans ces pages deux courts ensembles. Avant le florilège de dix ouvertures singulières qui clôt ce dossier (dont les chefs-d'oeuvre cités plus haut sont délibérément absents), trois jeunes cinéastes français (Arthur Harari, Julia Ducournau et Xavier Legrand), défendus dès leurs débuts par notre revue, reviennent sur la séquence initiale de leur premier long métrage, et nous font partager leurs émois devant leur scène d'ouverture préférée : ce moment où un réalisateur, soudain, nous entraîne dans son univers. Sommaire. L'autre moteur du cinéma. C'est à moi que tu parles ? En avant la musique ! La grande aventure : sur les deux versions de "La Captive aux yeux clairs". Sam Peckinpah, l'art d'ouvrir pour mieux enfermer. La preuve par trois avec Arthur Harari, Julia Ducournau et Xavier Legrand. Dix beaux débuts.