Beppe Fenoglio
Bulletin : Europe 1117
01 mai 2022
Numéros de page :
pp.196-256
Le 6 février 1952, quelques mois avant la sortie du recueil de nouvelles "Les Vingt-trois Jours de la ville d'Albe", Italo Calvino qui travaille pour le compte des éditions Einaudi, demande par lettre à Beppe Fenoglio, auteur de l'ouvrage, de rédiger un curriculum vitae. Voici la réponse de l'écrivain débutantn trois jours plus tard : "S'agissant de ma biographie, c'est un détail que je peux régler en un éclair. Né il y a trente ans à Albe (1er mars 1922), étudiant (collège-lycée, puis université, mais bien sûr, je n'ai pas obtenu le diplôme) - soldat du Roi puis partisan ; à présent, hélas, un des gérants d'une entreprise vinicole bien connue. Je crois avoir tout dit. Ça te suffit, non ?" Cette note laconique exprime une immense déception sous forme d'autodérision. Pas un mot sur le travail littéraire qui occupe l'auteur à longueur de nuits. Mais dans le fond, le jeune homme a raison. Que peut-il ajouter ? Sans doute devine-t-il déjà que son attachement viscéral à la solitude et à la tranquillité de sa terre natale des Langhe, dans le Piémont, le tiendra éloigné du monde des lettres et lui imposera une existence réglée comme une montre. Sommaire. Biographie lapidaire d'un écrivain et partisan. Un regard d'acier et d'une infinie douceur. A San Benedetto Belbo, chez Placido. La gouille. Je tire. Le mystère du "Partisan Johnny". Les armes du style. De la probabilité d'une rencontre : Beppe Fenoglio et Cesare Pavese. Le son advient dans une image. Derniers messages.