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Appareiller et disparaître...

Bulletin : Europe 1117
01 mai 2022
Numéros de page :
pp.317-322
Rien semble-t-il n'aurait permis de rapprocher deux hommes aussi dissemblables : l'un nerveux, électrique, surchargé de travail, courant d'un texte à un film, d'une caméra à une polémique, sans cesse intervenant, avec rage et frénésie, dans le champ public ; l'autre immobile, ne voyageant jamais que du regard, tapi au fond de la bibliothèque où il travaillait, soucieux du temps plus que de l'histoire, du paysage plus que de la cité, et presque inconnu. Pier Paolo Pasolini et Biagio Marin paraissent ainsi sans commune mesure, à ceci près qu'ils provenaient tous deux de la partie la plus orientale de l'Italie, entre l'Adriatique et l'Autriche (ce qui n'est pas indifférent), qu'ils s'intéressaient tous deux à la question des dialectes et de leur contribution à la littérature italienne, parce que tous deux (et c'est là l'essentiel) étaient des poètes.