Ne nous leurrons pas sur notre intérêt pour notre prochain : dans un film venu d'une société différente de la nôtre, nous entrons en nous demandant si cette différence nous intéressera. Cet a priori, non-égyptien en l'occurrence, ne nous reste pas longtemps à l'esprit tandis que se met en place l'intrigue de "La Conspiration du Caire". Adam, fils de pêcheur, reçoit le prestigieux diplôme qui l'intègre à la plus grande université théologique du monde arabe, Al-Azhar. Son veuf de père accepte qu'il quitte l'humble village pour la capitale. Le jour de la rentrée, le grand imam à la tête de l'institution meurt soudain. Adam se retrouve au coeur d'une lutte de pouvoir implacable entre l'épicentre du pouvoir religieux sunnite et la "démocratie militaire" (disons) du maréchal Al-Sissi qui mit au pas et au trou les Frères musulmans qui avaient été élus (par le peuple...) après le Printemps arabe et amenaient une théocratie politique à l'iranienne.