Dmytro Sukholytyy-Sobchuk, "Le Serment de Pamfir"
Bulletin : Positif 742
01 décembre 2022
Numéros de page :
pp.24-29
Dès la scène d'ouverture du "Serment de Pamfir", premier long métrage ukrainien de Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk, nous savons immédiatement que nous sommes en présence d'un grand cinéaste. Dans un déluge de lumières, la caméra tournoie vers un homme masqué qui, d'un geste, nous invite à pénétrer son univers rural et fantaisiste. Présenté en mai dernier à la Quinzaine des réalisateurs, "Le Serment de Pamfir" mêle en un fascinant syncrétisme d'influences contes et légendes ukrainiennes, pittoresque traditionnel et codes du film noir américain et coréen. Il signe l'entrée fracassante d'un cinéaste surdoué ayant à coeur de conduire le spectateur sur des territoires inconnus et indéchiffrables. Cet entretien a été réalisé en deux temps : d'abord à Paris puis par visioconférence avec l'Ukraine au moment où Dmytro Sukholytkyy-Sobchuk revenait chez lui et découvrait que sa maison était privée d'électricité. Malgré les circonstances, il a absolument tenu à le poursuivre.